À PROPOS, LES FONDAMENTAUX… : COMBAT : où, quand et comment ?

Avancer et combattre sont les deux premiers fondamentaux du Rugby. Priorité de maintenir une pression sur l’adversaire. Mais n’a t-on pas aujourd’hui une vision trop réductrice du combat?

On entend souvent par combat, l’affrontement d’avants lancés contre leur vis-à-vis dans une épreuve de force type « bélier ».Ce type de lancement cède rarement la place à un enchainement de jeu. Il est souvent  suivi d’un accident de jeu, après un gain de terrain mais également un replacement des joueurs des 2 cotés et donc un nouveau départ à l’équilibre attaque / défense. Modèle de combat de joueurs  plus lutteurs que véloces… Mais une conservation du ballon souvent assurée, sans efficacité en faveur d’un déséquilibre de la défense adverse, mais un gain de terrain pouvant aller jusque dans l’en-but adverse…

Le combat peut par ailleurs être porté au large, à distance de l’endroit du lancement de jeu, selon schéma de l’alternance d’une forme déployée par une forme pénétrante, sur des adversaires moins regroupés. Le jeu est alors plus dynamique, plus spectaculaire grâce à l’alternance des formes de jeu et un profil de joueurs coureurs et lutteurs. Hors possibilité de soulevé de balle au soutien immédiat, l’accident de jeu dans cette situation tourne autour du « un contre un » sur la ligne de front. Le porteur de balle doit-il alors affronter son vis-à-vis ou chercher à franchir la ligne adverse?…

Prenez le temps de votre propre réflexion à ce sujet avant de poursuivre cette lecture …

En l’absence de possibilité de transmission, deux formes de combat s’offrent donc au porteur de balle : Affronter ou Franchir .

Affronter : Le porteur de balle va au contact de l’opposant, cherche à créer un ruck (mêlée ouverte) soit en ballon posé (mêlée spontanée) soit en ballon porté (maul). Cette situation consomme plus de joueur pour alimenter la pression dans le regroupement et assurer la transmission du ballon en sortie mais présente l’avantage de contrôler le mouvement de la défense glissée ainsi que de créer des lignes de hors-jeu afin de limiter les possibilités de contre de l’adversaire sur le ballon. 

Franchir : Le porteur de balle cherche à franchir la ligne de défense sans neutraliser son vis-à-vis. Il mise sur une insuffisance défensive : échapper au plaquage ou à minima garder la latitude d’enchainer le jeu s’il est pris et ne subit pas le geste défensif. Il s’expose donc à ce contre, dans le cas ou il subit le plaquage, stoppant net l’avancée du mouvement attaquant voire inversant la pression au profit de l’adversaire. De plus, le plaquage ne crée pas de ligne de hors-jeu, il n’y a plus de pression et le ballon est exposé au contre adverse. Sur la vitesse d’exécution, le plaqué nécessite un soutien plus précoce que le joueur debout.

Aux yeux aguerris, « Affronter » est le mode ancien. Il a cédé face au mode « Franchir », plus exposé mais plus spectaculaire. Les mêlées spontanées aujourd’hui ont totalement disparues. Alors que le respect des fondamentaux orienterait d’avantage sur le combat, la pression maintenue sur l’adversaire…

Place au débat : qu’en pensez-vous? donnez et confrontez vos avis!